Il était une coutume, à l’époque – avant la Dernière Guerre -, qui consistait à profiter des heures de repas pour animer une discussion sur tous genres de thèmes, donnant, certes, une priorité aux problèmes familiaux.
Dans les années 1935 – 1937, un ado d’un milieu familial bourgeois suivait avec intérêt les discussions, souvent axées sous forme de débats, et en tirait profit pour ses études.
Un sujet attirait particulièrement son attention : celui de la Franc-Maçonnerie. Le chef de famille cherchait à éviter la discussion, ses supérieurs étant des francs-maçons. Mais l’affaire Fonjallaz a eu ceci de bon : des critiques, l’analyse de thèmes exposés par la presse, voire la position à prendre lors de la votation.
Phénomène rare, le résultat de la votation n’apporta aucun problème. Les esprits se sont mis au repos. Cela donnait l’impression que la Franc-Maçonnerie avait disparu ou s’était volatilisée, Dieu sait où… Mais l’ado s’intéressait toujours au problème.
En 1939, dans le milieu de l’apprentissage militaire, il n’a pas entendu parler de Franc-Maçonnerie ; et, par la suite, la Guerre brouilla totalement les pistes. Travaillant quelques mois par an, il était dans l’incapacité d’envisager des recherches sur le sujet maçonnique alors même que ledit sujet lui semblait attirant.
Oui, attirance pour une inconnue ! Que l’inconnu est intéressant ! Durant cette période, il n’y avait pas de télévision, peu de radio – le militaire n’avait pas de radio ni dans le PC, ni chez les hommes…
Les années passèrent et l’après-guerre offrait du travail. Mais à quelle condition ! Il était difficile de mettre de l’argent de côté, les livres mangeant les économies.
Puis, les temps changèrent. Des améliorations financières apportèrent de l’aise. Alors, le sujet Franc-Maçonnerie rebondit dans le cœur de celui qui fut un ado.
Que cherchait-il ?
- une solution à tant d’inconnues – cela est tellement captivant
- un centre de discussion
- une amélioration de ses connaissances
- une élévation de la pensée dans un ensemble de gens honnêtes et emplis de correction
- le désir de trouver non pas l’idéal, mais l’éliquilibre et une recherche que certains désignent comme utopique.
Toutefois, l’utopie est une réalisation impossible… qui peut devenir possible si l’on a la volonté de poursuivre vraiment son désir.
Et puis, un beau jour, une décision s’installe. Il a fallu attendre longtemps car, dans des emplois, certains patrons ont exigé que leur personnel ne soit pas adepte de sociétés secrètes, voire « néfastes à l’environnement industriel » !
Ce règlement ne « marcherait » plus à ce jour : il est une privation de liberté et du droit d’association.
Profitons-en.
Un Frère de l’Etoile du Jura, initié à l’âge de 82 ans.